Expérimentation EPDI : mise en œuvre et résultats attendus - 07/09/15
Résumé |
L’Entretien Pré-Don Infirmier (EPDI) a été testé en France pour la première fois en 2006–2007 au sein de trois établissements régionaux (Centre Atlantique, Bourgogne Franche Comté, Pays de Loire). Malgré le succès de cette première expérience, dont les résultats sont disponibles sur le site de la HAS, il a fallu attendre plusieurs années avant que les autorités sanitaires ne promeuvent ce changement à l’échelle nationale, volonté qui s’est traduite, après les aménagements législatifs nécessaires, par la publication du décret Sang II du 15 septembre 2014. Ce décret fixe les conditions dans lesquelles l’EPDI s’inscrit à ce jour. Principalement : l’EPDI est en phase expérimentale pour une durée de deux ans (à compter de mars 2015), destinée à tester la faisabilité de son déploiement à grande échelle et à produire un rapport d’évaluation aux autorités compétentes ; l’EPDI est réservé aux Infirmiers Diplômés d’État (IDE) ayant au moins trois ans d’expérience au prélèvement ; les nouveaux donneurs en sont exclus (ainsi que toutes les situations identifiées explicitement comme devant faire l’objet d’un avis médical) ; enfin l’EPDI ne peut être pratiqué qu’en présence d’un médecin sur le lieu de collecte et avec le consentement du donneur. Face à ce qui peut être considéré comme un changement majeur, voire culturel, des pratiques et de l’organisation, l’EFS, informé des intentions de sa tutelle, s’est mis, très en amont, en position de conduire ce changement et de gérer ses différents impacts. Dix-neuf Comités de Pilotage, réunissant des experts métier, la direction médicale et des décideurs des services supports (ressources humaines, juridique, communication, informatique, qualité…) ont eu lieu entre novembre 2012 et mars 2015, date de réalisation des premiers EPDI sur le terrain. Rapidement, ont été définis le mode de gouvernance du projet, ainsi que les chantiers à défricher : dispositif de l’expérimentation (objectifs, impacts, périmètre fonctionnel, périmètre géographique, nombre d’entretiens à réaliser, calendrier…), chantiers dialogue social, évaluation, formation, communication (interne, institutionnelle), informatique. Parallèlement, l’arrêté du 12 janvier 2009, fixant la liste des contre-indications au don du sang a fait l’objet d’une nouvelle traduction plus pédagogique et plus détaillée, travail qui a amélioré la convergence des pratiques. Peu après la publication du décret, le dispositif étant prêt, les candidatures ont été sollicitées sur la base de la motivation et du volontariat, permettant de sélectionner, après avis de l’encadrement local, 95 IDE. Dès janvier 2015 les premiers cycles de formation, alternant formation théorique (3jours), stage d’observation sur le terrain, formation théorique (2jours) puis mise en situation en doublon (en présence d’un médecin tuteur) ont débuté. Dès le 16 mars 2015, et après habilitation, les premiers EPDI ont été réalisés dans plusieurs régions. Simultanément, la collecte des variables choisies pour l’évaluation de l’expérimentation, articulée autour de trois axes (organisation, sécurité, efficience), a commencé. Les premiers résultats en seront présentés. Cette mise en œuvre à grande échelle, qui présente à ce jour tous les critères de réussite, doit permettre à terme à l’EFS (mais également au CTSA associé aux étapes du projet) de mieux combattre les difficultés en matière de recrutements médicaux, facteur d’inefficience, de réorienter la fonction médicale vers des missions organisationnelles et managériales, et de dynamiser et valoriser le parcours professionnel des IDE à l’EFS.
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Vol 22 - N° 4
P. 190 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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